Tectonique des plaques, tectaunique et spam.
La tectonique des plaques (résultant la dérive des continents) est le modèle actuel du fonctionnement interne de la Terre. Elle est l'expression en surface de la convection qui se déroule dans le manteau terrestre. La lithosphère, couche externe de la Terre est découpée en plaques rigides qui flottent et se déplacent sur l'asthénosphère, plus ductile. Les premiers concepts, balbutiés dès le XVIIIe siècle, ont étè scientifiquement formulés en 1912 par le climatologue allemand Alfred Wegener à partir de considérations cartographiques, structurales, paléontologiques et paléoclimatiques.
Un peu d'histoire
Nous savons aujourd'hui que les continents se sont trouvés rassemblés par trois fois, au moins, dans le passé. La dernière fois remonte à 300 millions d'années. le continent porte le nom de Pangée. Avant cet épisode, un autre supercontinent, Rodinia, s'était déjà morcelé il y a 750 millions d'années. La dislocation de deux autres supercontinents se serait produite il y a 1,8 et 2,7 milliards d'années. La théorie de Wegener est mise de côté par les scientifiques de l'époque, car il lui manquait une justification quant au «moteur» des mouvements des différentes plaques. L'origine des forces nécessaires à ces déplacements est aujourd'hui connue et argumentée : c'est la convection interne terrestre. Ce n'est qu'à partir des années 1960 que de nouvelles données, provenant notamment de l'étude des fonds sous-marins, ont permis de construire et de valider le modèle de la tectonique des plaques. La théorie synthétique de la tectonique des plaques a été énoncée finalement en 1967 par l’américain William Jason Morgan, le britannique Dan McKenzie et le français Xavier Le Pichon.
Tectonique des plaques et convection dans le manteau
La Terre possède une chaleur importante du fait de la radioactivité (désintégration du potassium, de l'uranium et du thorium) et de la chaleur d'accrétion initiale. Elle se refroidit en évacuant la chaleur à sa surface. Pour cela, on connaît trois mécanismes : conduction thermique, convection et transfert radiatif. Au niveau du manteau terrestre, la majeure partie du flux de chaleur est évacuée par la mise en mouvement des roches (convection). La convection est induite par la présence de matériel chaud (donc moins dense) sous du matériel moins chaud (donc plus dense). Ces mouvements sont très lents (de l'ordre de 1 à 13 cm/an). Les plaques (la lithosphère) sont rigides et cassantes et le manteau sous-jacent (l'asthénosphère) est ductile et déformable : il n'existe donc pas de couplage mécanique entre ces deux couches et les mouvements de convection de l'asthénosphère ne sont pas responsables des déplacements des plaques.
Les limites du modèle
La dérive des continents, à partir de la pangée. La dérive des continents, à partir de la pangée. La tectonique des plaques est parfaitement valable pour les plaques océaniques (ou pour les parties océaniques des plaques mixtes). En effet, les plaques océaniques sont minces et rigides; leur limites sont très nettes (ride médio-océanique, failles transformantes ou zones de subduction). Par contre, les plaques continentales sont beaucoup plus épaisses et moins rigides. Les limites de plaques sont donc beaucoup plus floues, et l'on peut considérer comme limite la suture paléogéographique (l'ancien océan), ou la zone qui se déforme actuellement (dans les cas de l'Himalaya-Tibet, la différence est de plusieurs milliers de km). De plus, ce manque de rigidité induit la présence d'une multitude de "blocs" ou de "microplaques", plus ou moins indépendantes. La mosaïque en Méditerranée en est un bon exemple, avec une multitude de systèmes en extension (mer Tyrrhénienne, mer d'Alboran, mer Égée) dans un contexte compressif (rapprochement des plaques africaines et européennes). Le modèle de tectonique des plaques trouve ici ses limites, et certains modèles peuvent mieux expliquer certaines structures sans la tectonique des plaques (dans l'Est du plateau Tibétain, par exemple).